A quand la designation de Viv Ansanm comme une organisation terroriste ?
PAR: NOVAVOX/ NOTRE EDITORIAL.
La situation en Haïti est préoccupante. La coalition de gangs connue sous le nom de "Viv Ansanm" a provoqué un chaos alarmant à Port-au-Prince. En une semaine, plus de 10 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, selon l'Organisation Internationale pour les Migrations des Nations Unies. Les violences récentes ont causé la mort de plusieurs dizaines d'individus. Face à cette tragédie, la question se pose : à quand la désignation de Viv Ansanm comme une organisation terroriste ?
Contexte des violences à Port-au-Prince
Les attaques de gangs ont connu une hausse de 300 % en un an. Pour la première fois, des avions ont été pris pour cible, soulignant la gravité de la crise. Un vol récent de Spirit Airlines depuis Fort Lauderdale, en Floride, a essuyé des coups de feu lors de sa tentative d'atterrissage à Port-au-Prince. Un membre d'équipage a subi des blessures mineures et l'appareil a été redirigé vers la République dominicaine. Face à ces événements, la FAA (Federal Aviation Administration) a interrompu tous les vols américains à destination d'Haïti pour 30 jours, suite à des incidents similaires affectant des avions de compagnies telles que JetBlue et American Airlines.
Ces actes ne coupent pas seulement Haïti du reste du monde, ils sapent également une économie déjà fragile. La récurrence de la violence suscite des craintes d'intensification du conflit. La peur et l'insécurité prévalent dans une population déjà éprouvée par des crises successives.
Le bilan tragique des violences
À ce jour, le bilan des actes de violence perpétrés par Viv Ansanm est alarmant. Depuis sa formation en 2020, cette coalition a exercé une influence substantielle sur environ 80 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. La violence liée aux gangs a provoqué une hausse inquiétante du nombre d'homicides, atteignant un taux de 40,9 pour 100 000 habitants.
Les conséquences humanitaires sont désastreuses : entre mars et juin 2024, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays est passé de 362 000 à plus de 578 000. Les attaques de Viv Ansanm ont également conduit à la fermeture de nombreux hôpitaux, magasins et écoles, rendant la vie quotidienne extrêmement difficile pour les habitants. Les attaques ciblées contre des civils, associées à l’impunité des gangs, assombrissent gravement l'avenir. La population, accablée, cherche désespérément un espoir pour retrouver la paix.
La nécessité d'une désignation mondiale
Dans ce contexte chaotique, la désignation de Viv Ansanm comme une organisation terroriste pourrait apporter des avantages significatifs. Cela enverrait un message fort à la fois aux gangs et à la communauté internationale, soulignant la gravité de la situation en Haïti. En effet, une telle classification contribuerait à bloquer les financements soutenant les activités criminelles des gangs et limiterait leur utilisation croissante des réseaux sociaux pour coordonner leurs actions.
L'administration Biden semble hésitante à prendre cette décision, malgré l'augmentation des violences. Curieusement, de récentes informations suggèrent que des représentants américains ont eu des entretiens avec des chefs de gangs, alimentant ainsi la perception que les États-Unis tolèrent cette situation. Les autorités américaines ont accusé plusieurs chefs de gangs haïtiens de graves atteintes aux droits de l'homme et promettent de poursuivre les meneurs de gangs violents et leurs bailleurs de fonds. Cependant, ces déclarations ne se concrétisent pas en actions tangibles en Haïti.
Le rôle de la diplomatie haïtienne
La diplomatie haïtienne a une responsabilité essentielle. Si elle se préoccupe vraiment des intérêts du peuple, elle doit s’efforcer d’obtenir la désignation de Viv Ansanm en tant que groupe terroriste. Cela ne serait pas seulement une question de politique internationale, mais une nécessité morale pour ceux qui souffrent en Haïti. Une telle proclamation pourrait exercer une pression accrue sur les gangs, de même qu’un soutien international plus substantiel pour une Haïti en crise. La communauté internationale doit prendre conscience de la menace sérieuse que représente cette coalition de gangs pour la stabilité de la région.
Le pouvoir de la diaspora haïtienne
La diaspora haïtienne a un rôle clé à jouer dans ce combat pour la reconnaissance et la justice. Grâce à ses ressources et à son influence, elle peut faire évoluer la situation au niveau international. En s’organisant et en exerçant des pressions sur les gouvernements et les organismes internationaux, elle peut contribuer à faire aboutir la désignation de Viv Ansanm.
En mobilisant les Haïtiens vivant à l'étranger, la diaspora peut également attirer davantage d'attention sur la cause haïtienne et inciter d'autres nations à s'unir contre les atrocités commises par les gangs. C'est une occasion de prouver que la diaspora joue un rôle crucial dans l'avenir d'Haïti.
Réflexion finale
La situation à Port-au-Prince est alarmante, et le besoin urgent d'une action internationale est évident. Il est essentiel de considérer la désignation de Viv Ansanm comme une organisation terroriste pour mettre fin à cette spirale de violence. Le peuple haïtien mérite de vivre en sécurité, sans la menace omniprésente des gangs. Tant que la communauté internationale tardera à agir, les souffrances des Haïtiens se poursuivront. Il est temps d'écouter la voix du peuple haïtien et d'envoyer un message clair : les actes de terrorisme ne seront pas acceptés.
L'engagement envers cette cause n'est pas seulement une question de sécurité pour Haïti, il s'agit aussi d'une obligation morale de solidarité internationale. Le monde doit s'impliquer dans un dialogue constructif sur la désignation de Viv Ansanm, car le peuple haïtien mérite la paix et la justice qu'il réclame avec tant de désespoir.
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