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Le Pouvoir face aux Gangs Armés : Stratégie Réelle ou Illusion Savamment Orchestrée ?

  • Photo du rédacteur: Renouvo Demokratik
    Renouvo Demokratik
  • 14 mars
  • 4 min de lecture

Par : YvitoMackandal,

Membre du Réseau d'Organisation Zone l'Ouest (ROZO).

Depuis son accession à la magistrature suprême de l’État, le Conseil Présidentiel de Transition n’a, jusqu’à présent, entrepris aucune action significative pour démanteler les gangs armés. Bien au contraire, sous son mandat, ces derniers continuent non seulement de conquérir de nouveaux territoires, mais également de renforcer leur emprise sur les zones déjà sous leur contrôle.

Le quartier de Solino, les communes de Gressier et de Kenskoff, pour ne citer que ceux-là, sont désormais sous le contrôle des terroristes de “Viv Ansanm”. Cette situation plonge la population dans un profond désarroi, la contraignant à fuir pour échapper à la terreur systématique instaurée par ces malfrats. Ces individus, sans foi ni loi, opérant à visage découvert et en toute impunité, commettent les pires atrocités pour intimider et terroriser les citoyens. Dans ces zones, les actes de viol, de kidnapping et d’assassinat sont devenus monnaie courante. Actuellement, la ville de Port-au-Prince est ravagée par les terroristes de Viv Ansanm. Près d’un million de personnes ont été chassées de leurs foyers et dorment à la belle étoile. Face à ces exactions, les établissements scolaires ont dû fermer leurs portes pour protéger les élèves de cette terreur aveugle et infernale. À Kenskoff, un bébé a été arraché des bras de sa mère et brûlé vif. Deux jours plus tard, la mère, accablée de désespoir, a succombé.

Malgré cette situation dramatique, les conseillers présidentiels restent inactifs, refusant d’intervenir pour secourir la population. Ils se contentent de profiter des privilèges liés à leurs fonctions, sans assumer leurs responsabilités. En effet, ils se partagent les fonds destinés au service d’intelligence, ignorant le sort de la population, laissée à elle-même face à la violence des gangs armés. En détournant ces fonds, ils affaiblissent les institutions étatiques de sécurité et, par conséquent, renforcent les gangs armés. Ainsi, la sécurité des citoyens, pourtant une tâche régalienne par excellence, est reléguée au second plan.

Depuis quelques années, la situation dans le pays s’apparente à une pièce de théâtre, une farce macabre où les deux principaux protagonistes, le gouvernement et les gangs armés, jouent leurs rôles selon les directives d’un Grand Metteur en scène. La population haïtienne, en particulier sa majorité déshéritée, en est le dindon, victime d’un scénario visant son asservissement ou sa déshumanisation. Les gangs, exerçant un droit de vie et de mort sur les citoyens, transforment notamment la zone métropolitaine en une véritable prison à ciel ouvert. La répression systématique exercée sur cette majorité a pour objectif de la réduire au silence et de lui dénier tout droit de revendication sociale et politique.

Quant aux politicailleurs corrompus et sans scrupule actuellement à la tête de l’État prédateur, notamment les neuf membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), leur rôle dans cette farce se résume à "faire semblant", en simulant des opérations fictives dans les fiefs des gangs armés. Cette mascarade a déjà coûté la vie à de nombreux policiers vaillants et courageux, pratiquement envoyés à la boucherie faute d’équipements appropriés. En effet, les unités de la PNH dépêchées sur les lieux des opérations ne parviennent jamais à prendre le dessus sur les gangs, dotés d’une puissance de feu largement supérieure.

Ces pratiques machiavéliques servent les intérêts du Grand Metteur en scène, leur objectif ultime étant de détruire notre production nationale pour faciliter l’importation massive de produits étrangers, orchestrée par la classe d’affaires. Parallèlement, cette même classe s’adonne au trafic illicite de stupéfiants et d’armes, alimentant ainsi les gangs. Des rapports des gouvernements canadien et américain pointent du doigt la responsabilité de certains hommes d’affaires dans le financement et l’armement des gangs, mais sans préciser la provenance exacte des armes. Pourtant, il est de notoriété publique que la majorité des armes proviennent des États-Unis.

Aucune mesure n’a été prise pour stopper ce trafic ou pour arrêter les hommes d’affaires impliqués. En réalité, à l’instar des gouvernements précédents, le CPT demeure une émanation de Washington. Sa mission n’est pas de démanteler les gangs, mais de les gérer de manière dissimulée et insidieuse. Historiquement, les gouvernements ont souvent instrumentalisé les gangs armés pour contrôler et réprimer la population. Parfois, ils vont même jusqu’à détourner les fonds de l’État pour financer ces groupes.

Ainsi, la population, placée au milieu de ce chaos, est prise entre deux feux : rançonnée d’un côté par le gouvernement à travers des impositions fiscales, et de l’autre par les gangs, via le kidnapping, les péages illégaux et diverses formes d’extorsion.

Il est essentiel de comprendre que les gangs armés, la classe d’affaires, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement forment une alliance implicite contre la population. Ils participent tous au même système d’exploitation et de répression qui opprime cette population depuis longtemps. Cela signifie qu’il est impossible de combattre les uns sans s’attaquer aux autres. En d’autres termes, croire que l’on peut éradiquer les gangs sans confronter le gouvernement et la classe d’affaires corrompue qui les soutiennent est une pure illusion. De plus, compter sur l’intervention du gouvernement pour démanteler les gangs s’avère tout aussi vain.

Le peuple haïtien doit avant tout compter sur ses propres forces pour se débarrasser des malfrats de Viv Ansanm, ainsi que de tous ceux qui les soutiennent et les approvisionnent en armes et en munitions. La réussite totale et définitive de cette lutte exige l’unité de toutes les forces progressistes du pays. C’est une responsabilité historique incombant à notre génération : combattre et vaincre les forces obscurantistes qui gangrènent notre société, afin de léguer à la prochaine génération un pays où il fera bon et beau vivre.

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