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Quand le Sacrilège est Applaudi

Par : Hugue Célestin, Membre de Federasyon Mouvman Demokratik Katye Moren , Militant de Inisyativ Patriyòt Maryen (IPAM)


Edgard Leblanc, président du Conseil Présidentiel De Transition (CPT), à l'ONU, s'est fait le commis-messager de leur patron. Il a essayé de légitimer le projet, probablement mort-né, américain de transformer la folklorique mission kenyane en une mission de maintien de la paix sous l'égide des Nations Unies. Son discours était celui d'un néocolonisé, indigne de l'héritier des hommes de 1804 qu'il a prétendu incarner. Il a renié cet héritage. Sur la tribune des Nations Unies, il n'a fait que transmettre le message qu'Antony Blinken lui avait apporté lors de sa visite à Port-au-Prince, où, méprisant le protocole, il avait exigé que le président et le premier ministre se déplacent chez l'ambassadeur américain pour écouter ses diktats.

Après avoir récité les formules convenues sur la paix et la sécurité mondiales, sur les menaces écologiques, sur la pauvreté, la malnutrition, passage obligé de ces rencontres internationales, Edgard Leblanc est finalement entré dans le vif du sujet : son plaidoyer en faveur de la prochaine mission militaire de l'ONU en Haïti. Il accomplissait ainsi sa principale tâche.

En s'alignant sur le discours occidental, Monsieur Leblanc semble avoir oublié les exactions de la précédente mission de maintien de la paix en Haïti. La MINUSTAH a été accusée d'abus sexuels sur des mineurs, elle a introduit le choléra, et a collaboré avec les gangs. Il est criminel de souhaiter leur retour en Haïti. D'ailleurs, les États-Unis n'ont aucun intérêt à éradiquer ces gangs qu'ils ont eux-mêmes fédérés, et qui garantissent l'insécurité et l'instabilité dans le pays.

Nous nous indignons du fait qu'au lieu de dénoncer la politique de cette communauté internationale en Haïti, Edgard Leblanc ait choisi de la remercier pour ses crimes passés et futurs. Nous connaissons tous l'objectif ultime de cette mission qu'il est allé réclamer à l'ONU.

À lire les commentaires, il semble que le public n'ait retenu qu'une chose de ce discours : Edgard Leblanc, dans la lignée de Delorme, Firmin et Janvier, aurait timidement évoqué la restitution de la dette de l'indépendance payée à la France. Rien de plus. Et puisque, depuis quelque temps, nos attentes envers nos dirigeants se sont réduites à si peu, il n'y a plus qu'à applaudir le strict minimum. Mais il n'est jamais trop tard pour que la fierté haïtienne se réveille même si elle semble étouffée par l'influence étrangère. Une fois que la conscience collective s'éveillera, elle repoussera toute forme de tutelle imposée pour bâtir un avenir digne de l'héritage des héros de 1804.

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